Les lois laïques des années 1880

 

La laïcité qualifie le principe de Droit qui sépare le politique du religieux et garantit aussi le respect privé de toute croyance.

 

Comment la République française est-elle devenue laïque ?

En France, pendant les siècles, l’Etat et l’Eglise catholique ont été étroitement liés. Entre 1880 et 1905, les républicains entreprennent de séparer l’Etat de la religion. Ils se heurtent alors aux religions (ex : chrétiens, protestants…), à de multiples occasions.

 

1. Les lois scolaires de Jules Ferry :

Les lois scolaires de Jules Ferry en 1881 et 1882 rendent l’instruction primaire obligatoire pour les garçons et filles âgés de 6 à 13 ans. L’école publique est gratuite et laïque. L’enseignement religieux disparaît au profit de l’instruction civique et morale. La fondation d’une école laïque : l’école primaire joue un rôle déterminant dans la diffusion des valeurs républicaines. Elle doit accueillir et former tous les citoyens.

Au cours des années 1870-1880 apparaît une « laïcité de combat ». Les mesures de laïcisation touchent les institutions traditionnellement dominées par l’Eglise catholique mais aussi l’ensemble de la société (ex : écoles judaïques). Pour les républicains, l’école publique et laïque est la condition indispensable à la formation de citoyens éclairés (ex : hommes > 21 ans), puisque l’école est par excellence le lieu d’apprentissage de la démocratie (ex : école, armée).

 

2. Les dates de la laïcisation :

1880

Loi contre les congrégations religieuses.

1881

Loi scolaire instaurant la gratuité.

1882

Loi scolaire portant sur l’obligation scolaire et la laïcité de l’école.

1886

Loi qui laïcise le personnel enseignant.

1902

Interdiction de nombreuses congrégations.

1904

Loi interdisant d’enseignement toutes les congrégations religieuses.

1905

Loi de séparation des Eglises et de l’État.

1906

Déclaration du pape condamnant la séparation.

 

 

Ci-dessous les articles :

                Art. 1. - La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes. […]

                Art. 2. - La République ne reconnaît, ne salarie ni subventionne aucun cultes. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi seront supprimées des budgets de l’État, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l’exercice des cultes.

                Art. 12. - Les édifices […] qui servent l’exercice des cultes ou au logement de leurs ministres (cathédrales, églises, chapelles, synagogues, archevêchés, évêchés, presbytères, séminaires) ainsi que leur dépendance immobilière, et les objets mobiliers qui les garnissaient […] sont et demeurent propriété de l’État, des départements et communes.

                Art. 30. - L’enseignement religieux ne peut être donné aux enfants âgés de 6 à 13 ans, inscrits dans les écoles publiques, qu’en dehors des heures de classe.

 

Ecole de la République, école laïque

A la fin du 19e siècle, l’instruction est indissociable de l’idéal républicain et de l’exercice de la citoyenneté. Lieu d’égalité, l’école doit faire disparaître tous les particularismes régionaux, sociaux et religieux. Ainsi, des lois de Jules Ferry aux recommandations de Ferdinand Buisson, tout est mis en œuvre pour faire de l’enseignement, primaire notamment, un service public : la gratuité de l’école primaire (1881) ; l’obligation de fréquenter l’école entre 6 et 13ans (1882) ; et surtout, la laïcité.

La laïcisation de l’enseignement se concrétise avec le retrait des crucifix et autres symboles religieux des salles de classe, le remplacement des personnels des congrégations par des instituteurs laïques (1886) et l’application de programmes où l’instruction morale et civique dispensée par les « hussards noirs de la Républiques » a pour but de former de bons citoyens républicains.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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